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Racine ParisTech

Date de publication : 16/06/2021
Enseignement
Vie de ParisTech

#Newsletter 10 - RACINE ParisTech : 12 ans de coopération pour former à la pédagogie

Entretien avec Valérie Camel et Geneviève David, co-pilotes de RACINE ParisTech et enseignantes-chercheuses à AgroParisTech, Xavier Kestelyn, Directeur général adjoint en charge des formations à Arts et Métiers.

Qu’est-ce que RACINE ParisTech ?

VC : RACINE est un réseau qui propose des actions en pédagogie pour former et accompagner les personnels enseignants dans la professionnalisation de leurs pratiques pédagogiques. Il est porté par ParisTech ; CentraleSupélec et Télécom Paris sont partenaires.

GD : C’est une offre de formation à la pédagogie sous forme d’ateliers courts. Nous répondons aux attentes des enseignants recueillies via des enquêtes. Pendant l’année passée nous avons collé à l’actualité en développant des formations sur l’enseignement à distance et des ateliers en distanciel.

XK : RACINE balaie les trois temps forts d’un enseignement : comment préparer un cours, comment enseigner et comment évaluer.

 

Qu’est-ce qui distingue RACINE ParisTech d’autres programmes de formation ?

VC : C’est déjà le profil du public. Les participants enseignent dans des écoles d’ingénieurs. Or les modalités et les spécificités pédagogiques abordées dans nos formations doivent être adaptées au public étudiant des enseignants. Il y a dans les écoles membres de RACINE une grande diversité disciplinaire, des sciences expérimentales aux sciences économiques ou sociales. Notre public enseignant est donc plus varié que dans certaines facultés. Pédagogiquement, il y a aussi une culture forte de l’interdisciplinarité, du travail par projet, par expérience, du travail en groupe. Les écoles du réseau partagent des points communs, mais l’intérêt dans nos ateliers, c’est d’avoir des enseignants de différentes écoles qui ont des cultures ou des champs de formation spécifiques. Il y a des connexions intéressantes qui se font et des prises de conscience des enseignants de certaines généricités même si les contextes et les situations d’apprentissage sont différents. Enfin, RACINE se distingue par son ancienneté et son expertise.

GD : Il y a une grande diversité au sein de l’équipe des formateurs car plusieurs métiers se côtoient : des ingénieurs en pédagogie, des conseillers pédagogiques, des enseignants formés à la pédagogie. Cela permet d’avoir une richesse dans les différentes approches vis-à-vis des enseignants que nous formons. Chaque atelier est ainsi animé par deux personnes au profil différent. Les écoles membres de RACINE sont rattachées à des regroupements universitaires différents et cela a élargi notre réseau. Les formateurs, via ces regroupements, sont en lien avec des réseaux plus larges de pédagogie, ce qui leur laisse une grande possibilité pour se ressourcer.

XK : Les formateurs de RACINE se connaissent et travaillent ensemble depuis longtemps. Ce noyau dur permet de garantir une grande qualité et une forte cohérence dans l’offre de formation. Le programme de formation est très orienté vers l’action et la mise en application. Les participants apprécient particulièrement les échanges avec des pairs d’autres écoles d’ingénieurs qui partagent les mêmes problématiques.

 

Quels sont les besoins en formation des enseignants du réseau ?

VC : Les attentes de notre public enseignant sont en lien avec les trois volets de notre catalogue de formations : comment concevoir un enseignement et les ressources pédagogiques qui vont avec, comment organiser son enseignement et ses activités et comment évaluer l’enseignement. Les attentes dépendent du profil de l’enseignant : des enseignants nouveaux et des vacataires qui ont besoin de se former sur les trois volets, des enseignants plus expérimentés très fidèles. Récemment, en lien avec le covid, il y a eu beaucoup d’interrogations sur l’enseignement à distance. Ce contexte particulier a amené beaucoup d’enseignants à réinterroger leurs pratiques.

GD : Nous avons ainsi proposé un nouvel atelier sur la scénarisation d’un enseignement dans lequel il y a soit du distanciel à 100%, soit du distanciel et du présentiel, c’est-à-dire un enseignement hybride.

XK : Les besoins des enseignants sont assez classiques et reposent sur les trois axes de l’offre de formation de RACINE. Comment arriver à faire le lien dans son enseignement avec l’entreprise ? Comment enseigner à distance en conservant qualité et interactivité ? Comment maintenir la motivation des étudiants dont l’attention est de plus en plus fugace ? Comment fixer des objectifs clairs pour que les étudiants comprennent bien ce qui est attendu ?

 

Quelles formations sont proposées ?

VC : Nous proposons des ateliers qui durent 3-4h, voire une journée. C’est un format conséquent et engageant pour un enseignant. Nos ateliers sont conçus sur le principe d’isomorphie : quand nous enseignons une pratique pédagogique, nous la faisons expérimenter aux participants pour qu’ils soient en situation d’apprenants. Ils vivent ainsi les mêmes difficultés que les étudiants. C’est un levier supplémentaire de prise de conscience. Le point fort de nos ateliers c’est l’expérimentation et la mise en situation et leur analyse. Un autre point fort : les échanges et la proximité entre les participants. Même dans les ateliers que nous avons dû faire à distance, nous avons fonctionné par petites salles pour maintenir ces échanges. Nous mixons les participants d’écoles différentes. Cela augmente l’interaction, renforce la créativité, l’ouverture d’esprit et permet une prise de recul plus grande.

GD : Les enseignants se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls et cela leur apporte plus de sérénité. Ils comprennent que l’acquisition de compétences dans ce métierse fait de manière progressive.

 

RACINE existe depuis maintenant 12 ans, quel bilan faites-vous ? Quelles perspectives d’évolution imaginez-vous ?

VC : Un bilan positif, notamment au niveau des formateurs, des personnes présentes depuis 12 ans et de nouveaux arrivants. Nous nous réjouissons aussi du nombre de personnes formées, soit environ 100 enseignants par an, nombre en constante augmentation, notamment depuis le covid et grâce à l’élargissement de notre offre de formation. Nous développons les webinaires et souhaitons développer des formats plus hybrides, en particulier bi-modaux, afin de répondre aux besoins des enseignants des campus qui sont en région, ainsi que des ateliers de niveau 2 avec des retours d’expériences d’enseignants formés au niveau 1. Enfin, nous utilisons une plate-forme pédagogique dédiée avec ressources et supports de formation, et peut-être bientôt un espace de discussion.

XK : Les actions de formation de RACINE sont devenues majoritaires dans notre catalogue de formations en pédagogie d’Arts et Métiers. Il faut maintenir cette offre, cohérente et qualitative, tout en introduisant de nouvelles thématiques plus spécifiques à la réalité des écoles membres : des formations qui permettraient de comprendre comment véhiculer le modèle d’ingénieur d’excellence à la française, des formations liées à l’accueil des étudiants internationaux et à la gestion de la multiculturalité… 

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