PartagerPartager
Date de publication : 07/06/2023
International
Vie de ParisTech

Newsletter 16 : ParisTech et l’Université de Nairobi au service de l’ingénierie

4 écoles du réseau ParisTech – AgroParisTech, Chimie ParisTech – PSL, École des Ponts ParisTech, Mines Paris – PSL – et l’Université de Nairobi (UoN) ont signé le 11 mai un Accord de Partenariat Tripartite (TPA) auquel est également associée CentraleSupélec/Université Paris-Saclay.

Entretien dans le cadre de la seizième newsletter de ParisTech avec Christian Lerminiaux, Président de ParisTech et Prof. Stephen Kiama, Vice-Chancelier de l'Université de Nairobi.

Quelle est votre stratégie internationale ?

CL : La stratégie des grandes écoles d’ingénieurs regroupées dans l’association ParisTech a toujours été de promouvoir le modèle de formation d’ingénieur et de former les grands cadres des entreprises du monde de demain et de s’adresser aussi bien à des étudiants français qu’internationaux. Ils doivent être à même d’exercer dans le monde entier. Nous avons par le passé été très présents dans les pays émergents : collaborations avec les universités, formations conjointes, instituts. Il est clair que l’Afrique, notamment anglophone, est au coeur du développement du monde de demain. Le Kenya a un grand potentiel et l’Université de Nairobi est la plus grande université du pays. Il est donc logique de développer un partenariat avec elle. Notre objectif est aussi d’accompagner les entreprises au Kenya, notamment françaises, dont le nombre a triplé en quelques années dans ce pays.

SK : Nous souhaitons accueillir plus d’étudiants internationaux et recruter plus d’enseignants-chercheurs étrangers. Ce partenariat est une occasion unique pour nos étudiants et nos personnels d’être exposés à l’international plus qu’ils ne le sont aujourd’hui. L’internationalisation est inscrite dans l’accord. En effet nous nouons traditionnellement des partenariats avec des pays anglophones. Là, nos étudiants vont avoir l’opportunité d’aller dans des pays francophones. Les partenaires de l’accord tripartite ont été sélectionnés par l’Ambassade de France car ils sont les meilleurs dans leur domaine et il nous était difficile d’en choisir un.

Qu’attendez-vous de ce partenariat ?

CL : Ce doit être un partenariat gagnant-gagnant. Travailler avec l’UoN nous permet de diffuser un modèle de formation qui a fait ses preuves, notamment la capacité à être au plus près des besoins des entreprises tout en formant des ingénieurs de très haut niveau grâce à une formation adossée à l’innovation et à la recherche. Les diplômés de nos écoles sont ingénieurs, chercheurs, managers, créent des startups. La création d’entreprise fait désormais partie du modèle avec la French Tech. Ce modèle de formation est original dans les pays développés, il correspond à une double formation en science et ingénierie et en management. Les écoles françaises attendent de ce partenariat que l’UoN bénéficie de nos conseils en matière de formation des cadres dont le Kenya a besoin. Au-delà nous souhaitons développer des collaborations académiques et scientifiques fortes avec l’UoN. Les 4 écoles de ParisTech apportent leur boîte à outils dans les 5 piliers du partenariat (gouvernance, curricula, recherche, innovation, internationalisation) et nous verrons ensemble comment l’UoN peut adapter les outils qu’elle juge pertinents aux conditions locales.

SK : Nous avons échantillonné plusieurs facultés d’ingénierie dans le monde. Nous observons comment elles fonctionnent, s’internationalisent. Il y a quelque chose à apprendre, en particulier sur les partenariats entre l’université et le secteur privé et les nombreuses start-ups. Dans ce domaine nous avons besoin de rendre nos étudiants plus employables et de créer des emplois. Certaines entreprises s’élargissent. Les étudiants devraient avoir une approche disruptive. Nous voyons ce partenariat comme une opportunité pour nos étudiants et nos personnels, et aussi pour les étudiants et collègues français d’apprendre. En effet, l’Université de Nairobi est un bon partenaire, leader au Kenya et en Afrique de l’Est. C’est l’occasion d’internationaliser les facultés de science et technologie et d’ingénierie. Le point d’entrée de ce partenariat est la création du Complexe en Ingénierie et en Science financé par un prêt souverain de l’AFD et le Gouvernement kenyan. C’est l’occasion de développer une nouvelle approche d’enseigner et d’apprendre, de traiter les questions de gouvernance et les formations. C’est un point d’entrée pour des partenariats de court et long terme, une opportunité pour les jeunes. La sécurité alimentaire, le changement climatique par exemple sont des domaines d’intérêt commun.

Vous avez visité les écoles de ParisTech. Quelles leçons en avez-vous tirées ?

SK : L’apprentissage par problèmes (APP) et les compétences en entrepreneuriat sont vraiment intéressantes. La combinaison des compétences techniques et comportementales, ou de la finance, du management, est nécessaire pour que les ingénieurs traitent les questions humaines, et pas seulement les questions d’infrastructures. Les liens avec l’industrie : travailler étroitement avec elle dans des groupes de discussion afin que les étudiants sachent pourquoi les entreprises recrutent, quels sont leurs besoins et ce qu’il faut apprendre pour combler le fossé. Les laboratoires et les équipements sont très impressionnants. Les infrastructures sont aussi importantes. Nous avons besoin de partenariats
au sein de l’université et à l’extérieur. C’est ce qui motive l’université et le gouvernement.

Que devraient apprendre les écoles françaises de vous ?

SK : L’approche de chaque société est différente. Nos étudiants et nos personnels apprennent avec une approche différente car nous traitons les problèmes locaux en Afrique. La coopération devrait ouvrir les étudiants français à une approche et une culture différentes. Ils doivent penser à nos besoins. Au Kenya il y a finalement beaucoup plus d’opportunités pour les start-ups. Ils peuvent créer des équipes. Les entreprises peuvent se développer en recrutant des Français et des Kenyans dans leurs équipes.

 

Lire la newsletter

 

 

Retour à la liste des actualités